dimanche 15 octobre 2017

Museo carmelitano : 400 ans de dévotion à Santa Teresa


            Le 15 octobre le calendrier indique que les catholiques célèbrent Santa Teresa d’Avila. Il me semblait donc évident que je pouvais mettre en avant, ce jour, un lieu lié à ce personnage historique. Contrairement à l’évidence je vous propose de nous rendre, non pas à Avila, mais à Alba de Tormes, autre ville qui profite de l’intérêt touristique suscité par la sainte. Si nous ne sommes en apparence pas à la même échelle, une ville de pèlerinage international d’un côté, une bourgade de la province de Salamanque de l’autre, il y pourtant beaucoup à dire. A n’en pas douter, le musée le plus impressionnant quant au phénomène religieux que constitue Santa Teresa et le mouvement des carmélites déchaussées, se trouve bien à Alba de Tormes. Santa Teresa reste l’atout touristique de la ville, qui, nous l’avons vu dans un autre article, avait bien failli devenir un lieu de pèlerinage international si sa basilique avait été achevée. A défaut, elle possède un superbe musée, au monastère de l'Annonciation.





            L’œuvre la plus tangible de Sainte Thérèse est la réforme de l’ordre du Carmel devenus celui des carmélites déchaussées. Il se trouve qu’Alba des Tormes a un argument de poids pour attirer les croyants, ici est morte la sainte et ici elle repose. Elle avait fondé le couvent des carmélites déchaussées d’Alba de Tormes en 1571.  Elle y est décédée le 15 octobre 1582, lors d’une nuit bien particulière. Ce jour-là l’Espagne passe du 4 octobre au 15, car elle adopte le calendrier grégorien, jusque-là le pays fonctionnait sur le calendrier julien. Passée cette petite anecdote, revenons-en à la religieuse. Elle est enterrée dans l'église, mais sera à plusieurs reprises exhumée pour récupérer des reliques à redistribuer à d’autres églises. Le corps sera transféré à Avila, qui estime être dans son bon droit en récupérant la sainte qui porte son nom. C’est finalement Alba de Tormes qui, avec l’appui du pape, récupère sa sainte.   



            Cent ans après sa fondation, en 1670, le convent voit son église largement agrandie. Il faut dire que la canonisation de Santa Teresa n’est pas pour rien dans l’intérêt renouvelé pour les lieux, depuis 1622. Le monastère est resté au fil des siècles un lieu de premier ordre, et cela malgré quelques malheurs durant la guerre d’indépendance et durant la desamortizacion. Ce qui nous intéresse ici, c’est la naissance d’un musée. Quand vous vous y promènerez, vous pourrez découvrir un grand nombre d’objets précieux qui sont en réalité des dons qui témoignent du rôle de ce monastère durant les siècles.


Mais avant d’en arriver à l’ouverture, très récente, du musée, signalons quelques événements du XXème siècle. L’église est largement endommagée par un incendie en 1952. Il faut attendre 1980 pour que le couvent soit classé bien d’intérêt culturel. Une grande restauration de l’église a lieu à partir de 2003.



Une première partie du musée ouvre le 28 mars 2012, puis une seconde phase permet de l’offrir aux touristes, tel que nous le connaissons aujourd’hui, en 2014. Avec cette deuxième partie c’est plus de 1600 m² supplémentaires qui permettent une ouverture à d’autres facettes que le pèlerinage, avec des œuvres d’art et une collection d’objets liturgiques variés qui susciteront tout l’intérêt des historiens et des amateurs d’histoire des arts sacrés. Le musée était donc prêt à temps pour le cinquième centenaire de la naissance de la sainte en 2015, après une année 2014 qui avait vu plus de 35 000 visiteurs passer ses portes. Cette même année 2015 Alba de Tormes partage avec Avila l’événement itinérant, Las Edades del Hombre, dont la thématique est cet été là  «Teresa de Jesús, maestra de oración».








            Je n’aime pas trop Alba de Tormes qui, malgré des monuments particulièrement intéressants et un patrimoine riche, continue à ne pas être à la hauteur au niveau de l’accueil des touristes. Pourtant ce musée vaut de faire le détour, par exemple lors d’une journée de voyage entre Avila et Salamanque. Les pièces présentées sont superbes et le musée, moderne, permet de dépoussiérer une histoire religieuse parfois peu mise en valeur.
            A bientôt pour d’autres découvertes.



GOMEZ E., « El Museo Carmelitano de Alba duplicó en el año 2014 su número de visitantes » elnortedecastilla.es, 3 janvier 2015




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