dimanche 27 novembre 2016

Castillo de los Condes de Benavente : Des stratèges militaires à la stratégie touristique


Revenons dans le village de Puebla de Sanabria dont nous avons déjà parlé pour sa jolie église. Ce qui amène en général les touristes dans ce charmant village c’est son château, il était donc temps que je vous en parle. Si vous souhaitez monter à pied, prenez votre courage, la forteresse domine la route et le fleuve en contrebas, et autant vous dire que la montée n’est pas des plus reposante. Mais cela en vaut la peine, autant pour le village que pour le château. 



Comme le précédent il faut remonter, au XVe siècle pour assister à sa construction par un membre de la noble famille Pimentel. Oui, eux aussi, nous les avons déjà croisés sur le blog, avec leur palais à Valladollid, lieu de naissance de Philippe II. Alors comtes de Benavente, les Pimentel font construire cette importante forteresse. Mais tout ne se passe pas bien et les travaux s’étalent sur de nombreuses décennies suite à des litiges quant à la propriété des terrains. Placé à la frontière du Portugal, le château essuiera différentes attaques, deux cents ans après sa construction le château n’est plus qu’une ruine. On tente de le renforcer, mais ça n’empêche pas les Portugais d’en prendre le contrôle, et ce pour six longues années, en 1710. Mais les malheurs du monument ne sont pas terminés, puiqu’en 1809 la guerre d’Indépendance contre les français a presque raison de la forteresse. Réparé au cours des décennies qui suivent, il perd progressivement ses fonctions défensives. La municipalité, propriétaire depuis 1887, s’en sert comme lieu de stockage, prison, et autres fonctions fortement éloignées de son usage d’origine. A la fin des années 1950, on lui trouve une autre utilisation supplémentaire, un réservoir d’eau pour le village prend place dans une des tours.


La récupération du château commence au début des années 1990. Je n’ai malheureusement pas trouvé plus d’informations sur le processus de restauration, qui a pourtant dû être relativement important, internet est parfois avare en renseignements. Si les espaces d’exposition apparaissent un peu vides, on sent tout de même le désir d’en faire un point de vue sur la région et ses atouts. On notera tout de même, mais j’ignore si c’est une exposition permanente, la salle des cartes, avec la restitution de plans réalisés par des officiers français notamment lors de la guerre d’Indépendance. Aujourd’hui c’est près de 30 000 visiteurs par an qui poussent les portes du château. 



Moins esthétique, à mon goût, que les précédents, il n’en reste pas moins le témoin des conflits et des tensions qui ont secoué la frontière hispano-portugaise durant des siècles. Si un détour ne s’impose pas pour lui seul, mais pour l’ensemble du village et de ses monuments, il reste le symbole touristique de la commune. Et si aimez les châteaux, passez la frontière pour aller découvrir son voisin, celui de Bragança, dont il n’est pas impossible que je vous parle plus longuement. 


A bientôt pour découvrir le château de Cornatel.   

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