jeudi 30 avril 2015

El Cid campeador à l'assaut de l'histoire


Bonjour, période de révisions oblige, je publie de façon assez irrégulière sur le blog, et ceci durera jusqu’à la fin du mois de mai. Parlons statues, si vous le voulez bien, durant ce mois un peu à part. Je vous emmène découvrir un monument phare de Burgos, sur lequel je n’avais encore rien écrit, il attendait son tour, en piaffant d’impatience. Mesdames, messieurs, le Cid et sa monture, communément appelé El Cid Campeador.
Alphonse XIII lance le chantier en 1905 alors qu’il est de passage dans la ville pour un tout autre événement, l’observation d’une éclipse. La commission pour la construction du monument avait été mise en place un an plus tôt. Mais les bouleversements historiques et les problèmes variés vont éclipser justement le projet. L’œuvre de Juan Gonzalez Quesada ne sera donc inaugurée qu’un demi siècle plus tard le 23 juin 1955, par un tout autre personnage, Francisco Franco. Ce n’est pas étonnant que le chef de l’état se déplace puisqu’il connaît bien Burgos où s’est formé son gouvernement et où il a résidé, je vous avais proposé un article sur sa maison que vous pouvez relire.    
Le chevalier et sa monture ne sont jamais masqués par les véhicules qui tournent autour car ils sont surélevés à l’aide d’un socle de pierre sur lequel sont gravés les exploits du Cid. En plus de nous faire découvrir les façades colorées et l’arrière du théâtre, il semble nous indiquer une direction avec son épée : le pont San Pablo et plus largement la voie de son exil. L’architecture profite de l’intérêt porté à la statue, cette harmonie s’explique en partie car cette place a été redessinée à la même époque. 
Cette statue fait partie des sept représentations du Cid à cheval qui parsèment le monde. Deux sont en Espagne, à Valence et Séville, pour voir les autres il vous faudra traverser l’Atlantique, pour les découvrir, tout de suite, rendez vous sur ce site qui les répertorie. Celle de Burgos se distingue vraiment des autres qui sont généralement des réalisations d’Anna Hyatt Huntington, ou des œuvres très semblables.


On peut donc porter un autre regard sur ce monument qui symbolise la complexité de l’histoire puisqu’il fut commencé par le roi, inauguré par Franco et met en scène un des héros de la reconquête… Le Cid fera encore couler beaucoup d’encre dans les guides touristiques et autres brochures, chaque ville, en ayant la possibilité, tirant le plus possible bénéfice du personnage. Même dans le doute on tient à signaler le passage du célèbre guerrier, comme à Palencia. Pour Burgos pas de controverse puisqu’elle est la ville par excellence du Cid, enterré dans la cathédrale, à coté de Chimène. Exception faite de quelques fragments emportés par Napoléon, aujourd’hui conservés à Chateauroux, mais c’est une autre histoire que je vous raconterai dans un dossier du mois et que vous pouvez pour l'instant, découvrir en détail ici.   
Arrêtez vous pour l’observer, non pour sa qualité artistique, mais en repensant à l’histoire qu’il porte, bien plus que la légende. La statue fête cette année ses soixante ans, cela méritait bien un article sur le blog, et je pense que je reviendrai cet été avec quelques nouvelles car des événements spéciaux seraient à l’étude. Bonne promenade sur les rives du fleuve.

Une évocation de l'anniversaire de 2015 dans cet article. Pour une image de l'inauguration, elles ne manquent pas sur internet, direction cette page.

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