dimanche 15 février 2015

Rendez-vous avec… Helena de Valladolid

          La nouvelle rubrique « rendez-vous avec », vous permet d’avoir un autre point de vue sur la région, par des gens qui y ont vécu. Vous souhaitez participer, et vous vivez aux alentours de Nantes, contactez moi.               

Ce Mercredi soir j’ai rendez vous avec ma première volontaire pour une interview. Une table au milieu du pôle étudiant de l’université de Nantes, du hip hop en fond musical, une longue journée derrière moi, les conditions ne sont pas idéales. Mais Helena va se révéler coopérative malgré mes difficultés à me faire entendre avec la musique et mes lacunes de vocabulaire en espagnol.
Photo fournie par Helena
Promenade au Campo Grande 
Helena a quelques années de plus que moi, originaire de Valladolid, elle est venue en France, comme beaucoup de jeunes espagnols pour trouver du travail. C’est à l’université de Nantes qu’elle s’est fixée depuis deux ans et demi. Elle me dit être « tombée amoureuse de la ville », qui par sa taille, lui rappelle un peu Valladolid.  


            Quand je lui demande quelle est sa ville préférée, je vois qu’elle hésite. Elle me demande pourquoi, pour habiter ? C’est Valladolid sans aucun doute, quoique Burgos lui apparaît aussi comme agréable. Pourquoi Valladolid ? Car « c’est une assez grande ville, tout en pouvant y circuler facilement à pied ». Elle m’explique que sa ville est relativement calme touristiquement parlant, c’est une cité plus bourgeoise que Salamanque par exemple.  Quand je lui parle du Campo Grande, situé au cœur de sa ville, elle évoque immédiatement des paons, preuve qu’ils ne marquent pas que les touristes. Nous parlons de la plaza mayor évidement, et nous en venons à mentionner Philippe II, « c’est le roi le plus important pour Valladolid » me dit-elle. Elle tient à ajouter quelque chose, une autre ville retient son attention, c’est León qui lui semble particulièrement adaptée aux étudiants qui souhaiteraient partir un an en Erasmus. Pour quelles raisons ? « il n’y a pas trop de touristes, mais pas mal d’étudiants », elle ajoute qu’en c’est facile de s’y repérer quand on sort.


Au delà de sa Plaza Mayor, Leon est
aussi, selon Helena, une ville étudiante...
... heureux hasard puisque c'est là q'une
prestigieuse université américaine a posé
ses bagages comme je vous le racontais

            Nous parlons évidement de l’image de la Castilla y León en France. Elle me confirme que sa région est assez méconnue de mes compatriotes. Que lui disent les français quand elle en parle ? Elle retient l’expression suivante, ils la connaissent « de nom », c’est une des réponses qu’elle obtient le plus fréquemment. Elle sent bien que le patrimoine présent est inconnu des touristes. Alors pour les voyageurs quelle est la ville qui lui semble la plus adaptée ? Quand je lui ai demandé quelle ville elle préférait pour le patrimoine, elle a évoqué Salamanque, alors pour le touriste c’est aussi la ville qu’elle recommande. Non seulement pour ses monuments, particulièrement bien conservés, mais aussi son ambiance et ses prix abordables. Et pour symboliser sa région quel monument choisirait-elle ? La réponse est assez rapide, l’aqueduc de Ségovie, c’est ce qui lui semble le plus original dans sa région. Il y a bien les cathédrales mais elles sont très nombreuses, alors que le monument romain a le mérite d’être unique. Et Valladolid dans tout ça ? Nous tombons d’accord sur le fait que l’offre culturelle dans cette ville est particulièrement forte et variée, Helena n’est pas étonnée quand je lui annonce que Valladolid ferait partie des villes d’Espagne ayant le plus de musées,  à l’image finalement de la région. Quant à l’espagnol de la Castilla y León, elle pense qu’il est peut-être le plus aisé à comprendre pour les étrangers.

«  Les français me disent qu’ils la [Castilla y León] connaissent ‘‘de nom’’ »

            Helena aime beaucoup sa région et me parle de quelques habitudes et légendes. La place particulière de Palencia, devenue une sorte de ville satellite de Valladolid, en effet « de nombreuse personnes viennent y travailler tous les jours, et vivent à Palencia ». Vivre à Palencia ? Ca ne lui plairait pas trop, elle n’affectionne pas les petites villes. Elle tient aussi à me faire part d’un petit débat qui existe pour savoir où fut la première université. Bien qu’aujourd’hui Salamanque remporte tous les suffrages en matière de ville universitaire, Valladolid a aussi une prééminence dans le domaine. Et puisqu’elle a récupéré l’université de Palencia qui fut la première fondation universitaire, ne peut-on pas considérer que Valladolid est la première université ? Vaste question que je ne trancherai pas. Nous parlons aussi du système universitaire actuel, elle me parle de la philologie par exemple qu’elle a suivie. Il lui semble qu’il serait préférable qu’il y eu quelques grands pôles pour chaque section, plutôt que plusieurs petits pôles disséminés dans toutes les universités.

Palencia ville dortoir ? En tout cas ça expliquerait l'étendue de
la ville visible depuis la butte du Cristo del Otero
       
           La vie d’Helena se partage toujours entre France et Espagne puisqu’elle retourne généralement trois fois par an dans son pays, pour Noël, Pâques et durant l’été. A propos de vacances nous avons parlé du chemin de Compostelle, comme moi, elle ne dit pas qu’un jour elle ne se lancera pas sur cette route hors du commun, à vélo ou à pied ? Pour elle les deux « sont difficiles, le vélo dans les côtes surtout ».
            Après une quarantaine de minutes d’interview, nous nous quittons en nous étant enrichies de nos visions sur cette région que nous aimons beaucoup, et en ayant pu échanger sur des lieux que nous connaissons toutes les deux. Le regard croisé d’une touriste avec le regard d’une habitante de la ville, nous permet de la faire vivre quelques instants autour d’une table du pôle étudiant.

L'aqueduc de Ségovie 

Les conseils d’Helena :

            - Pour habiter choisissez Valladolid ou Burgos
            - Pour Erasmus elle indique León aux étudiants
            - Pour visiter c’est Salamanque qui lui semble le meilleurs choix
            - Ne ratez pas l’aqueduc de Ségovie 

Propos recueillis le 11 févriers 2015 à Nantes  par Isabelle Aubin auprès d’Helena Mata 


1 commentaire:

  1. Merci beaucoup pour cette découverte. Ce nouveau rendez-vous promet d'être enrichissant.

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