dimanche 27 octobre 2013

La Cathédrale d'Avila : au-delà des apparences

la tour au couché du soleil
(Pas de photos d’intérieur pour cet article pour la bonne et simple raison qu’elles étaient interdites)

Si les remparts de la ville transforment la cité en un vrai décor de théâtre, il n’en est pas de même pour sa cathédrale construite au XIIe. La silhouette sévère, de celle qui est considérée comme la première cathédrale gothique d’Espagne, domine le nord de la ville. Chose étonnante, cette cathédrale fait corps avec la muraille, son abside prenant la place de l’une des tours dans les remparts. Sa tour carrée, qui n’a jamais eu la jumelle prévue, est loin des flèches qui coiffent les églises gothiques habituellement. Il faut souligner qu’elle fut d’abord pensée comme une cathédrale romane ce qui explique que son style gothique ne soit pas si évident à première vue.
         Malgré cette apparence peu engageante il faut pousser la porte du monument. En effet cette cathédrale possède de vrais joyaux artistiques en son cœur. Ses vitraux, s'ils ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable comme ceux de Leon, sont néanmoins de belle facture et remontent parfois jusqu'au XVe siècle. Vous pourriez passer des heures armés d’une petite lampes torche à observer les détails des bas reliefs du Trascoro, dont on parle comme "d'une bible de pierre" tant ses scènes sont précises et expressives. Le Trascoro (le chœur de l'église) a nécessité quatre mois de restauration. Il représente en grande partie l’enfance de Jésus : hommage des rois mages, massacre des innocents... C’est un exemple de l’art plateresque, style que l’on retrouve souvent à Salamanque par exemple. Il a fallu revenir sur des modifications plus anciennes qui avaient en parti dénaturé l’ouvrage. Les scènes sont particulièrement bien conservées et la précision des détails est impressionnante. De même le tombeau, El Tostado, est très intéressant, réalisé en albâtre, il intègre des techniques héritées de la renaissance italienne. Il est composé, en tout, de cinq panneaux sculptés. Le travail réalisé dans cette cathédrale est donc d'une grande finesse, la minutie transpire des ouvrages, le talent des artistes est évident. Retables et peintures permettent à leur tour d’oublier l’architecture massive. La cathédrale en elle même est impressionnante, son retable est marquant par ses tableaux aux couleurs vives qui retracent la passion du Christ. Un véritable travail de restauration et de recherche à été mené ces dernières années dans le monument et a permis une bien meilleure connaissance de son histoire. Je vous signale une découverte, entre autres, digne des romans d’aventures que lisent les enfants : un souterrain permettant de sortir ou bien de se réfugier dans la cathédrale. Qui sait un jour peut-être seras-t-il accessible au public ? A souligner aussi la présence d'un musée, dans l'enceinte de la cathédrale, possédant des pièces artistique intéressantes et en très bon état.
            Du fait d’être à la fois lieu défensif est religieux, l’édifice est assez extraordinaire. Ne vous dîtes pas, comme je l’ai fait la première année, « que cette bâtisse sombre doit être triste à l’intérieur, je ne dois pas rater grand-chose », pour ma défense les créneaux de visite étaient relativement réduits car les JMJ mobilisaient le monument. Donc plus d’excuse, si vous êtes de passage dans la ville allez pousser la porte du monument et admirez !


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